Retrait de la CPI: Ma lettre aux présidents Africains!

16 octobre 2013

Retrait de la CPI: Ma lettre aux présidents Africains!

Les 11 et 12 octobre, des chefs d’états africains se sont retrouvés à Addis-Abeba pour des échanges au cours d’un sommet extraordinaire. L’objet principal était le retrait des pays africains de la Cours Pénale Internationale (CPI). D’un regard lointain, le jeune Abidjanais que je suis, écris une lettre fictive aux présidents africains pour leur faire part de ce que je pense de cette décision.

Chers Présidents,

Vous recevez ce courrier parce que vous avez eu une attitude que je n’arrive pas à comprendre. Pourquoi voulez-vous vous retirer de la CPI? Je suis certes très jeune, mais quand je dois prendre une décision importante de ma vie, je réfléchis à plusieurs reprises. Je peux même réfléchir pendant une semaine, alors que certains le font en une journée. Je suis choqué de savoir que, ce n’est qu’après plus de 10 ans que vous vous rendez compte que vous vous êtes « faits avoir » par l’occident qui ne condamne que des africains à la CPI. Est-ce à dire que nos leaders politiques africains prennent des décisions avant de bien réfléchir et comprendre les contours et les pourtours « des pièges » que l’occident leur pose? Je vous le dis en toute franchise; je ne veux pas que vous vous retirez de cette CPI. Cela serait une honte pour vous-même. Il faut avancer clairement vos inquiétudes et vous battre pour que nous n’ayons pas droit à seulement une CPA – Cours Pénale Africaine – mais plutôt une VRAIE CPI. Ils penseront (les occidentaux) que votre retrait est pour encourager l’impunité chez nous en Afrique. D’ailleurs même, est-ce que ce retrait massif est possible; quand je sais que vous n’êtes même pas solidaires? Pendant que certains d’entre vous, ne faisant pas confiance à leurs mécanismes judiciaires nationaux, ne jurent que par la CPI, d’autres pensent que la CPI sert d’outil politique. Laissez tomber cette histoire de retrait s’il vous plait. Pensez-vous que la Côte d’Ivoire, le Botswana, le Malawi ou encore la RDC sont prêts à vous suivre dans votre volonté d’abandonner la Cours de Madame Bensouda ? Je ne pense pas. Monsieur Uhuru Kenyatta, vous et votre allié Sud africain, vous pouvez vous retirer ; mais ne comptez pas sur vos collègues des pays précités pour vous suivre. Vos intérêts sont divergents; il est donc mieux d’agir en solitaire, plutôt que de vouloir un mouvement de masse. Et puis encore, dites-moi s’il vous plait messieurs, avez-vous signé en un mouvement de masse ou individuellement? Si oui pour le mouvement individuel, pourquoi voulez-vous alors aujourd’hui un mouvement de masse pour le retrait ?

Je ne vais pas continuer à vous ennuyer avec ce discours de jeune africain, qui pense que la VRAIE AFRIQUE va naître avec notre génération et non celle des béni-oui-oui de l’occident que sont nos leaders actuels. Ces dirigeants qui ne pensent qu’à leurs intérêts personnels avant de penser à ceux de leurs peuples ; c’est leaders qui voient leurs opposants en des ennemies qu’il faut éliminer ou mettre en quarantaine et non en des adversaires qu’il faut dominer par les idées et des actes de développement. Bref ! Je sais que mon mot ne comptera pas; mais que celui qui a des oreilles entende ce que Abidjanais a dit.

Vignette Union Africaine
Crédit image: tv5
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