25 octobre 2013

En Côte d’Ivoire les décisions prises par l’Etat ne sont jamais appliquées

Les gouvernements africains fonctionnent différemment de ceux des pays dits développés. Dans ces Etats les problèmes sont analysés de fond en comble avant toute prise décision. Ce qui n’est pas toujours le cas sur notre continent noir. En Côte d’Ivoire par exemple, des décisions d’interdiction sont prises au sommet de l’Etat, et quand il s’agit de les appliquer, c’est le jour et la nuit.

Des décisions prises et non appliquées

En avril dernier, l’on nous annonçait, l’interdiction de fumer dans les lieux publics. C’est avec joie que certains citoyens conscients des dangers du tabac ont accueilli cette bonne nouvelle. Tandis qu’ils s’extasiaient et ne tarissaient point d’éloges sur le bien-fondé de cette mesure, certains d’entre nous, plus réalistes, avaient planché sur les méthodes et infrastructures dont disposait l’Etat de Côte d’Ivoire pour que cette décision soit respectée. Nous étions dans le vrai ! Dans la mesure où jusqu’à ce jour (6 mois après) rien de concret n’a été fait pour la mise en pratique de cette résolution. Les fumeurs continuent de nous pomper l’air, détruisant au passage notre santé, avec leur fumée. Jusqu’à présent, je n’ai vu personne payer une amende pour avoir fumé dans un lieu public.

 Quelque mois plus tard, ce sont les taximètres qui par une grève, protestaient contre les autorités, qui peinent à prendre des mesures répressives, contre les voitures banalisées communément appelées « Wôrô-Wôrô ». Ces derniers, menacés depuis des mois, de mise systématique en fourrière par le ministre Hamed Bakayoko, continuent à circuler en toute impunité dans la ville d’Abidjan, sans que la menace ne soit mise à exécution. De quoi énerver les professionnels des transports… Encore une fois, une décision prise sans être appliquée !

Quid des nouveaux décrets pris par le gouvernement

Puis ce fut le coup du décret n°2013-327 du 22 mai 2013 portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la détention et de l’utilisation des sachets plastiques pris par le président de la République de Côte d’Ivoire.  Ici encore la machine a coincé (si je m’en tiens à la presse abidjanaise). En effet, « la mise en vigueur de ce décret pris depuis le 22 mai sera pour ce 22 novembre » selon le quotidien Nord-Sud du 5 octobre 2013. La dernière née de toutes ces décisions gouvernementales est l’interdiction du téléphone portable au volant – adoptée le vendredi 18 octobre à l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire. Sur cette décision, j’ai quelques petites questions à poser. De quels moyens disposent les forces de l’ordre pour prouver qu’une personne était en communication au volant ? N’est-ce pas là une histoire de « ta parole contre la mienne » ? Puisque je suis (et beaucoup d’autres personnes aussi, j’en suis sûr), en mesure de supprimer les derniers appels de mon téléphone en une fraction de seconde ? Mon téléphone me sera-t-il confisqué pour analyse ? J’image déjà la lutte qu’il y aura lorsque les agents de police voudront prendre les téléphones pour vérification des derniers appels…

Il est vrai que l’Oser (l’Office de la sécurité routière) nous apprend que 10 % des accidents de la circulation en Côte d’Ivoire impliquent une conversation téléphonique. Mais je pense qu’il faut s’assurer des moyens de répression avant de prendre ce genre de décision. Ce n’est pas parce que l’Occident prend certaines résolutions en fonction de son niveau d’évolution que nous, Africains, devons en faire autant ! Nous devons tenir compte de nos réalités propres. Quand, l’Afrique en finira avec le suivisme aveugle ? Africains, revoyons nos comportements copistes !

Et vous, quel est votre avis sur le problème ?

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